Compagnons de la nuit
Parce que la nuit est un autre temps. Le temps de l’échange, de la rencontre, du hasard, du partage des idées, de la détente…
Un temps où les préjugés et les stéréotypes tombent, un temps où l’on arrête de se prouver, de se justifier, de se vouloir performants.
Un temps où on prend son temps.
Un autre possible
L’association Compagnons de la nuit s’adresse à toutes et à tous. Son but est de proposer à chacun l’expérience du « vivre ensemble », en permettant à des gens d’horizons différents de se rencontrer, d’échanger, de se découvrir au-delà de leur statut supposé et en oubliant stéréotypes et préjugés.
Un autre temps
La nuit est un autre temps : elle échappe à la représentation de l’activité, aux « obligations » de la productivité, aux faux-semblants des images imposées ou non, à la course contre la montre, elle incite à la détente ; les administrations sont fermées, le mendiant et le commerçant ont fini leur journée de travail, le passant et l’errant arrêtent de courir d’une institution à l’autre. Le soir, la nuit, invitent à se retrouver… certains rejoignent leur maison ou leur bout de trottoir. D’autres se consacrent à la culture, à la fête, à la rencontre, à la nouveauté…
Pour ceux-là, à La Moquette, une équipe de travailleurs sociaux expérimente en créant les conditions propices à l’échange en accueillant les uns et les autres, de manière inconditionnelle et en proposant à tous une programmation variée et de qualité.
« Nous ne sommes jamais les mêmes la nuit »
Mark Twain
Notre histoire
A l’origine de l’association, des travailleurs sociaux, s’inscrivant dans les principes de la prévention spécialisée et qui opèrent au Quartier latin, à Paris.
Dans les années 70’, les seuls lieux non marchands ouverts le soir ou la nuit se réduisaient aux hôpitaux… et à la police. Des éducateurs spécialisés, novateurs, choisissent d’imaginer un travail social nocturne, répondant à un besoin négligé, tant la nuit est alors vécue « hors temps ». Ils travaillent d’abord dans un bar. Le Quartier latin accueille traditionnellement une population de routards, de sans abris, de jeunes consommateurs de drogues et d’alcool, des étudiants et des noctambules. Ils seront les « clients » de ce singulier bar, Le Cloître.
Le bar fermera ses portes en 1984. Mais le travail continuera alors dans la rue.
La nuit, les institutions sont fermées. Les travailleurs sociaux n’offrent aucune des prestations classiques aux personnes qu’ils rencontrent, se concentrant sur un essentiel trop souvent oublié : la relation individuelle. Convaincus du besoin de chacun de faire société, ils mettent en avant l’exigence du lien. Mais un lien qui peut perdurer, prendre son temps, se réinventer au gré des histoires individuelles. Compagnons de la nuit s’est toujours refusé de céder aux diktats de l’urgence.
Puis l’association retrouve un local : en 1992, La Moquette ouvre ses portes.
Aujourd’hui, l’équipe de La Moquette est l’héritière de cette histoire. Elle travaille à l’écrire au présent chaque jour, chaque nuit, en tentant de construire un espace de convivialité en écho à un rêve de transformation sociale.